Les cordonniers sont les plus mal chaussés a-t-on coutume de dire. Ce proverbe, qui serait issu d’une réflexion de Montaigne dans ses Essais, serait mis à mal dans les cas d’IBM et d’HP.

Les deux fournisseurs ont en effet entrepris un programme de transformation de leurs propres systèmes informatiques avec à la clé une réduction drastique des data centers, mais aussi une augmentation de l’efficacité et une diminution des coûts.

Depuis 1997, IBM a réduit le nombre de ses centres informatiques de 155 à 7, mais sans pour autant réduire le nombre de serveurs dans une proportion comparable.
L’année dernière, IBM s’est lancé donc dans une réduction drastique du nombre de serveurs en décidant de migrer sur 30 mainframes System z9 fonctionnant sous Linux toutes les applications réparties actuellement sur 3900 serveurs.

Fait à noter, l’ensemble des mainframes fonctionneront sous Linux.
Avec l’arrivée des z10, annoncés il y a quelques mois, IBM va encore plus en réduisant à 17 le nombre total de systèmes dans ses data centers. Du côté logiciel, même opération de purge en passant de 15 000 applications à 4 700, induisant d’importants coûts en licences.

Pour gérer tout cela, un seul DSI suffira, là où IBM en avait 128 en 1997.
Cette initiative s’inscrit dans le Projet Big Green annoncé en mai 2007 dans lequel IBM annonçait toute
une série de disposition pour réduire la consommation de ses propres sites, mais aussi des sites de ses
clients.

IBM entend ainsi réduire la consommation de ses centres de 85% et l’empreinte physique de 80%.

De l’informatique à la stratégie
De son côté, HP s’est lancé dans une évolution comparable. Planifiée sur 3 ans, l’initiative a été lancée par Randy Mott, ex DSI de Dell et embauché en 2005 pour mener à bien ce projet de rénovation de l’infrastructure informatique d’HP.

HP vient d’en publier les résultats.

Le premier résultat, peut-être le plus tangible, est une réduction par deux ses coûts informatiques, tout en apportant une infrastructure plus fiable et plus évolutive. « Cette transformation n’est pas une initiative technologique au sein de la DSI, mais bien une stratégie business adoptée par l’entreprise », commente Dandy Mott.
Au cours de l’exercice fiscal 2009, cette consolidation devrait permettre une réduction des coûts d’un
milliard de dollar par rapport au niveau de 2005 alors que pendant le même temps, HP a augmenté son
activité de 25 milliards de dollars de chiffres d’affaires.

Quelques chiffres.
Les chiffres communiqués par HP donnent une idée de l’ampleur de l’opération :
– Les coûts informatiques passeront de 4% du chiffre d’affaires en 2005 à 2 % sur l’exercice 2009;
– La consolidation a permis de passer de 85 date centers à seulement 6 (hors EDS) étendus sur 35000m² et pouvant doubler si nécessaire, notamment en intégrant les acquisitions comme celle d’EDS.

– Réduction de 6000 à 1500 applications;
– Diminution de la consommation énergétique des data centers de 60%;
– Réduction de 40 % du nombre de serveurs tout en augmentant la puissance de traitement de 250%;
– Réduction des coûts en réseau tout en assurant un triplement de la bande passante;
– Elimination des 700 datamarts et création d’un datawarehouse d’entreprise accessible à tous les utilisateurs concernés de l’entreprise, soit environ 32 000 personnes et 50000 l’année prochaine;

Ce datawarehouse est géré avec Neoview.

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